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Mon château de cartes est tombé.

Dernière mise à jour : 29 juin 2024

Avant de recevoir le diagnostic de la maladie de Parkinson, j'avais le sentiment d'être exactement où j'avais envie d'être. Je me connaissais bien, je savais qui j'étais, ce que j'aimais, où j'allais, quelles étaient mes aspirations et mes rêves. J'avais le sentiment d'être en contrôle, de bien me connaître ainsi que mon corps.


Quand le diagnostic est tombé, j'ai eu l'impression que tout s'effondrait comme un château de cartes. Sur le site de Parkinson Québec, j'ai appris que les symptômes apparaissent lorsque 80% des neurones dopaminergiques sont déjà détruits. Adieu la certitude, mon corps me cachait des choses depuis des années. Le choc a été brutal.


C'est comme si, en pleine partie de cartes, on m'avait soudainement forcé à en piocher de nouvelles alors que ma main était déjà bonne. C'était frustrant! J'ai dû me redéfinir, abandonner certaines cartes pour faire de la place aux nouvelles réalités de ma vie.


Sans rien demander, j'ai commencé à changer.


J'ai remplacé mon idéal d'une vie en parfaite santé physique jusqu'à la vieillesse par une vision plus réaliste, où je suis maintenant consciente que ce n'est pas moi qui en décide. Je n'ai plus de vision d'avenir précise pour ma santé, mais j'accueille chaque journée avec ouverture. Cependant, je sais que l'activité physique est la seule chose qui peut ralentir la progression de la maladie, et c'est donc devenu mon objectif quotidien. Quelqu'un m'a déjà dit qu'avoir la maladie de Parkinson, c'est un peu comme être destiné à devenir un athlète. Bien que je garde espoir que la science sera de mon côté dans ma vie, je me prépare au pire et je mets les bouchées doubles. Avec toute cette activité physique, j'ai perdu au moins 50 livres et je suis maintenant au summum de ma condition physique. C'est une nouvelle carte que j'ai dû intégrer dans mon jeu. Jamais je n'aurais imaginé m'inquiéter de perdre trop de poids.


J'ai remplacé mon idéal de mère qui peut tout faire très bien, par celle d'une mère qui pourrait encore tout faire, mais qui choisis de ne pas se mettre cette pression. Je reconnais qu'il y a des paramètres que je ne contrôle pas (quand, comment, dans quel état je ferai les choses). Et maintenant, je choisis de déléguer bien des aspects des tâches que j'ai à faire. Dans mon attitude avec mes enfants, je trouve ça merveilleux qu'ils puissent me voir faire ce que j'aime et être heureuse. C'est ça le souvenir que je souhaite qu'ils conservent.


J'ai remplacé ma vision d'une carrière de haute voltige où ma valeur était le dépassement de soi, à vouloir tout simplement aimer ce que je fais et faire ce que je peux pour être suffisamment bonne. Le bien-être au travail, c'est une nécessité pour moi ! Certains objectifs de carrière ont été rayés. Ça aussi c'est soulageant.


Tranquillement, mes valeurs ont changé, la  manière dont j'entre en relation avec la vie et avec les autres et tellement plus authentique et cohérente. Je sens que je suis devenue le personnage principal de mon histoire. Je sens que je prends soin de ma santé mentale. J'ai été ébranlée, et je me sens solidifiée.

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